A chaque refugiéE son ange gardien !
Ancrée dans le paysage associatif de Suisse romande, la CSSR s’indigne des conditions d’accueil des réfugiés qui arrivent en Europe. Elle s’active pour dénoncer l’indifférence générale et les violations des droits des réfugiés.
20 juin 2016, Journée mondiale des réfugiéEs
« Pourquoi » ?
« Mais qu’est-ce qui a bien pu provoquer les grandes vagues migratoires de ces deux dernières années ? » A cette question faussement ingénue, on peut répondre : « Consultez donc votre miroir ! » On y verra alors les visages bouffis par les excès de nourriture, délavés par la soumission au travail capitaliste, ravinés par les problèmes individuels. Sans oublier les visages bronzés par les vacances au sud. La suractivité et la surconsommation du Nord crèvent les yeux. L’Europe exagère depuis des centaines d’années, en exploitant tous azimuts. Les migrantsEs ont commencé à déferler sur l’Europe parce que l’injustice a trop duré, causant la pauvreté abyssale parmi les Africains ou les guerres interminables au Moyen Orient, et le contraire. Aujourd’hui, le Sud veut sa part de richesse et surtout de tranquillité.
Les grands mouvements migratoires font des vagues que nos sociétés sont peu capables de contrôler. Les migrantEs de ces deux dernières années ont révélé à quel point ceux et celles qui nous dirigent sont incapables de courage, d’inventivité, d’ouverture. C’est la panique à bord. Du coup, oubliés tous les préceptes judéo-chrétiens ressassés depuis l’école en passant par l’église et jusqu’à l’armée. La préoccupation dominante, c’est comment « les » tenir à distance : qu’ils restent dans leur pays, qu’ils aillent en Turquie, qu’ils disparaissent dans les abris PC. Ceux que l’on garde, parce que légalement on ne peut pas faire autrement, on les étouffe lentement dans l’inactivité et l’isolement.
Les voies possibles
Aujourd’hui, les Etats sont incapables de « résoudre le problème » qu’ils ont créé. Il faut bien sûr les forcer à donner de l’argent, des terrains, des bâtiments, des emplois, pour contribuer à des solutions. Mais les réponses viendront de la part des citoyens/ennes. Ce qui pourrait aussi engendrer d’importantes vagues, d’ailleurs, non pas de migrantEs, mais de travailleurs/euses qui, un beau jour, refuseraient de travailler comme des bêtes de somme. Alors… mangeons moins pour que puissent manger les autres ; travaillons moins pour que puissent travailler les autres ; habitons plus étroit pour que puissent habiter les autres. Bref : partageons !
Si Genève se déclare « Ville refuge », il faut aussi que des efforts soient faits pour qu’elle le devienne ! Mais les instances politiques semblent peu motivées pour mettre en pratique leur proposition accueillante. Par contre, nous pouvons aussi lancer notre slogan : « A chaque réfugiéE son ange gardien ! » Le temps viendra peut-être où l’orgueil d’avoir dans son quartier un centre d’accueil pour les réfugiéEs remplacera la peur liée à leur proximité. Que les habitantEs de cette ville se décident à apporter son aide face à ce grand désastre ! Non pas pour apaiser la conscience ou pour répondre à des impératifs religieux ou altruistes, mais pour construire ensemble un mouvement large et puissant, capable de modifier la politique d’asile de notre pays, qui n’en a que le nom.
Bienvenue !
MigrantEs, merci d’avoir choisi la Suisse ! Restez-y, nous vous y aiderons ! La barque n’est pas pleine ! A nous aussi, Suisses, on nous dit qu’il n’y a pas de logements, pas de travail, pas d’argent pour les rentes des personnes fragilisées. Ensemble, nous devrons forcer ce pays à cracher son or… mais ensemble, nous n’aurons peut-être même plus besoin d’or !
Viviane Luisier,
Présidente de la CSSR