Actualités

Bulletin nº181

Pour conclure cette année, la CSSR revient sur l’évolution de ses activités, les projets en cours et ceux en attente. Auparavant, Aude Martenot revient sur la baisse de l’aide publique au développement (APD). De 0.7% du revenu national brut proposé par l’ONU (en 1970), à 0.5% en 2011 (décidé parle Parlement helvétique), et finalement à 0,44% en 2021. L’APD Suisse ne cesse de se réduire.

Les mois d’octobre et novembre, La CSSR s’est mobilisée avec d’autres associations pour la fin des brevets et l’accès aux soins pour toutes et tous. Dans ce cadre, Luisa Sanchez rappelle le modèle alternatif de Cuba. Également, des échanges et réflexions autour de la « santé communautaire » ont eu lieu au sein du réseau Medicus Mundi.

Au Guatemala, le projet Péten, visant à améliorer la prévention et l’accès aux soins dans les municipalités de La Libertad et San Andrés arrive à la fin, non sans embûches.

Enfin, ce dernier bulletin revient sur la situation sanitaire du Sahara Occidental (SO) et pourquoi la CSSR ne parvient pas à développer un projet de santé dans la région. Bonne lecture!

Festival Filmar: Quels sont les défis de la coopération suisse?

Table ronde sur les engagements et les modalités d’action de la coopération suisse face à ces actualités.

https://youtu.be/axR2Aw-3-lU

Mercredi 24 novembre 2021, la CSSR participait à une table organisée par le Festival Filmar en América Latina. Au cœur de la discussion, les ONG suisses face aux mobilisations sociales des jeunes, la pandémie du COVID et l’urgence climatique. Comment agir dans l’urgence avec des actions durables? Et quelles sont les marges de manœuvre et les engagements possibles pour les acteurs de la coopération internationale?

Retrouvez en ligne, les réflexions menées durant cette table ronde sous https://youtu.be/axR2Aw-3-lU

Santé pour tou·tes! Pour la levée des brevets privés!

La mobilisation continue! Rendez-vous le 30 novembre 2021 à 17h30, Place Lise-Girardin (anc. 22 cantons), pour une manifestation contre les brevets sur les vaccins. Cet appel est lancé par des dizaines d’associations et d’ONG genevoises et internationales.

Communiqué signé par: CADTM, CETIM, Collectif Brevets sur les vaccins anti-covid, stop ! Réquisition, CSSR, Third World Network, People’s Health Movement International

Outre les différentes mesures instaurées pour freiner la propagation de la pandémie, la majorité des pays s’est lancée dans une campagne de vaccination de leur population. Or, le Covid montre une nouvelle fois que nous ne sommes pas tou·tes égaux·ales face à une même situation sanitaire. Plus de 60 % de la population d’Amérique du Nord et d’Europe occidentale est vaccinée. Tandis que seuls 2,1 % de la population des 27 pays à faible revenu ont reçu une dose contre le Covid…La cause, la protection des brevets sur les vaccins et médicaments.

A ce jour, la recherche et la production des vaccins ont été financées, en majorité par les pouvoirs publics. Avec le concours des institutions internationales, les gouvernements occidentaux ont largement financé les grandes firmes pharmaceutiques privées, en leur donnant carte blanche pour réaliser de juteux profits, parfois dans le cadre de mécanisme d’évasion fiscale, au détriment de la santé de tou·tes, des biens communs et au prix d’une énorme hausse de la dette publique, dont les populations connaissent déjà les effets délétères de l’austérité à venir.

Pas de profit sur la santé: exigeons la levée des brevets pour les médicaments et les vaccins!

Le Conseil des ADPIC (Accord sur les «aspects de droits de propriété intellectuelle liés au commerce») de l’OMC s’est réuni les 13 et 14 octobre à Genève. Cet accord permet l’interdiction de la copie des technologies (dont les fameux brevets). Les pays du Nord, la Suisse en tête, ont parvenus à imposer cet accord aux pays du Sud, avec le soutien des multinationales pharmaceutiques et agrochimiques.

A l’occasion de cette rencontre, nous voulons rappeler le cortège d’inégalités, d’exploitations et de morts que les brevets sur les médicaments et les vaccins entrainent dans les pays du Sud. Alors qu’ils apportent sécurité et profits pour les entreprises et les pays du Nord.

Conférence organisée et avec le soutien de: CADTM, Collectif Brevets sur les vaccins anti-covid, stop ! Réquisition, Third World Network, People’s Health Movement International, Centrale Sanitaire Suisse Romande et CETIM.

Profits et exploitations sur le dos des plus faibles

Avant même la pandémie de Covid-19, plus de 2 milliards de personnes sur la planète n’avaient pas accès aux médicaments ou vaccins dont elles avaient besoins. Le système économique et politique actuel permet à des entreprises de se garantir le monopole des découvertes médicales par des brevets. Ce pouvoir est utilisé pour fixer des prix abusifs. Ce, souvent malgré un financement public considérable de la recherche, comme l’exemple de la Covid-19 le démontre bien.

Ainsi, suivant le pays dans lequel elle se trouve, une personne atteinte de l’épidémie du VIH/sida n’a pas accès à certains génériques de médicaments, moins chers et de dernière génération. En cause, des brevets empêchent leur commercialisation là où elle se trouve. Par manque d’accès à un générique meilleur marché, cette personne ne peut payer le prix du médicament vendu. Par conséquent, elle ne peut se soigner. Ce qui perpétue l’épidémie.

La Covid-19: révélatrice des inégalités

La fracture vaccinale entre les pays du Nord et les pays du Sud ne fait que se creuser face à la Covid-19. En achetant à prix d’or des vaccins, rendus possibles grâce aux milliards d’euros et de dollars de subvention publique, les pays riches ont réussi à vacciner, 80% de leur population. Certains s’engagent même dans une troisième dose vaccinale.

En parallèle, le reste du monde, les pays du Sud, ont à peine commencé à vacciner leurs populations. Cuba est le seul exemple d’un pays du Sud qui a développé des vaccins Covid et a commencé à fournir à d’autres pays, des vaccins à but non lucratif.

Voilà les conséquences concrètes des brevets sur les vaccins anti-Covid: des prix hauts, une pénurie mondiale, une véritable ségrégation vaccinale et son cortège de millions de morts!

La solidarité internationale, c’est aussi exiger la fin des brevets

La Covid-19 a touché, avant tout, les populations les plus précaires, en particuliers celles des pays du Sud. Pour sortir de la pandémie, la solution est mondiale: elle doit également être équitable! L’accès aux vaccins, aux diagnostics et aux traitements de la Covid-19 doit être garanti à toutes et tous.

Nous, associations qui luttons pour le droit et l’accès à la santé pour toutes et tous, qui soutenons des projets solidaires avec le Sud, nous constatons tous les jours les conséquences néfastes des monopoles économiques sur les soins dans les pays du Sud!

Aujourd’hui, notre action se tourne vers les États membres de l’OMC, en particulier ceux du Nord.

Nous exigeons:

–       Le respect, par tous les États, conformément à leurs engagements en matière de droits humains, du droit à la santé!

–       Le respect du principe de la primauté des droits humains, et donc du droit à la santé, sur le droit commercial, conformément aux affirmations à multiples reprises d’organes onusiens.

–       La levée immédiate des brevets sur les vaccins et les médicaments et sur tous les monopoles qui concernent la santé!

–       Le partage de la capacité réglementaire pour approuver les vaccins!

–       Une répartition équitable et juste des vaccins Covid-19!

• Lorsqu’ils sont produits par des entreprises privées, la gratuité des vaccins Covid-19 au vu des financements publics injectés pour leur création!

• Lorsqu’ils sont produits par des entités publiques, des prix accessibles et transparents des vaccins Covid-19!

–       La mise en commun des capacités de production pour augmenter la production de vaccins et d’équipements médicaux!

La santé est un droit fondamental et doit cesser d’être une source de profit!

«Leaving no one behind»: Comment répondre aux besoins de santé communautaire?

Table ronde de Medicus Mundi

Nous avons participé à une table ronde organisée par Medicus Mundi le 5 octobre 2021, de 13h à 17h, au Casino de Montbenon à Lausanne. Elle s’intitulait « Leaving no one behind: Comment répondre aux besoins de santé communautaire? ».

Parmi les participant·es se trouvaient de nombreu·ses représentant·es d’organisations: Médecins du Monde, Pharmaciens sans Frontières, la Croix Rouge, ainsi que de la DDC, de la FEDEVACO et de l’Etat de Vaud.

Quatre intervenantes ont présenté des projets de santé communautaire dans diverses parties du monde: Médecins du Monde au Bénin et au Cameroun, la CSSR au Guatemala, Pharmaciens sans Frontières à Madagascar et en Tanzanie, enfin la Croix Rouge Suisse en Haïti.

Alicia Pary, chargée de projet à la CSSR, a présenté le projet de soutien aux sages-femmes traditionnelles dans la région de Quetzaltenango, dans le but d’améliorer la santé materno-infantile. Après une brève présentation du contexte sanitaire guatémaltèque, elle a souligné l’importance et les bénéfices de travailler avec les sages-femmes traditionnelles, dont le rôle social est important et qui continuent d’assurer des milliers d’accouchement chaque année. L’émancipation sociale des femmes grâce au projet, en participant aux ateliers proposés, en sortant de leur foyer, en devenant actrices de leur santé, en apprenant à parler en public et à défendre leurs traditions, dans une société encore très patriarcale et qui stigmatise la population indigène, est une autre réussite notable.

Par la suite, des discussions ont eu lieu autour des présentations, de la santé communautaire et des approches participatives. Cela a été l’occasion d’apprendre des expériences des autres. Les échanges ont fusés, sous la modération d’Andrea Rajman de Medicus Mundi. «Comment vous faites pour les évaluations?» s’est enquise une participante – avant de déclencher une discussion animée sur les critères d’évaluation demandés par les bailleurs de fonds. Beaucoup ont aussi rappelé l’importance d’avoir une approche «bottom-up». Sans la volonté des bénéficiaires de prendre part au projet, sans leurs savoirs et leur influence, on ne va pas loin. «Il faut être deux pour danser le tango», a souligné un participant.

Nous ouvrons une chaîne Youtube!

Désormais, vous pouvez retrouver sur notre chaîne youtube les différents films que nous avons produits au fil des année (ou que nous avons aidés à produire ou qui nous concernent).

-4 films provenant d’Équateur produits par la Clínica Ambiental avec l’UDAPT, qui témoignent des affres de la pollution provoquée par l’extraction pétrolière, ainsi que, pour les films plus récents, de la crise du COVID en Équateur

-« missions chez Tito » de Daniel Künzi, qui retrace l’histoire des missions de la Centrale Sanitaire en Yougoslavie, avec les interviews de plusieurs des médecins qui y ont participé

-« es mi vida », qui parle de la grossesse précoce au Nicaragua

-« Ma différence », un documentaire qui présente les témoignages de plusieurs personnes en situation de handicap au Salvador

L’adresse de la chaîne Youtube est la suivante : https://www.youtube.com/channel/UClKsPttgUthN61Tmpj2Ux8g Nous espérons que vous prendrez du plaisir à regarder ces films. Bon visionnage!