Spectacle désolant que celui des migrantEs à la dérive et des ministres européens qui paniquent. Mais les médias pourraient aussi attarder leur objectif sur «l’autre Europe»: celle des habitants de Lesbos, de Lampedusa ou même de Lausanne ou Genève qui sont émus et solidaires avec les réfugiéEs .
Publié pour la première fois en mars 1966, le Bulletin de la Centrale Sanitaire Suisse fête aujourd’hui ses 50 ans. Tout au long de ces années, il aura servi de lien entre vous, membres ou sympathisants de la Centrale, et son comité. Mais
comment donc a commencé l’aventure du Bulletin ?
En cette fin 2015, nous vivons donc dans un pays de droite. Les élections fédérales
d’octobre 2015 nous remettent sous le nez cette triste réalité, difficile à accepter
pour nous qui faisons partie d’une tradition engagée à gauche. On nous fait sentir
que la tempête se dirige aussi sur nous et, par conséquent, on reste bien sage
dans son travail, quand on a la chance d’en avoir un ; on ne cherche pas à changer
d’appartement sans avoir de bonnes raisons pour le faire ; même les enfants ont
des agendas surchargés qui ne laissent que peu de temps pour se lier, s’amuser,
vivre. Mais surtout, surtout… l’arrivée des migrant-e-s est présentée comme une
vague menaçante qui n’arrête pas de déferler, malgré l’hiver qui s’approche. C’est
vrai qu’aucune turbulence météorologique ne semble les décourager, ce qui veut
bien dire qu’ils-elles ont vraiment quelque chose à fuir.
Une importante délégation suisse1 a participé, du 25 au 28 mars, au Forum Social Mondial qui se tenait pour la seconde fois à Tunis. Un riche programme préparatoire, mis sur pied par E-Changer/COMUNDO et Alliance Sud, les deux organisateurs du déplacement, a permis aux participant-e-s de mieux connaître les réalités d’un pays en transition vers un fonctionnement démocratique encore fragile. Si besoin était, l’attentat du 18 mars au musée Bardo de Tunis, a rappelé que le pays est situé dans un contexte socio-politique et culturel instable, notamment en raison de sa proximité avec la Libye.
Pourquoi le Foyer de requérants d’asile aux Tattes, à Vernier, a-t-il pris feu dans la nuit du 16 au 17 novembre 2014? Pourquoi les requérants stationnent-ils pendant… des années dans ces foyers? Pourquoi disposent-ils de si peu de WC, de robinets et de cuisines? Pourquoi ne reçoivent-ils pas assez de soins et ou de soutien psychologique? Ces problèmes se posent-ils donc aussi ici, et pas seulement «là-bas», au loin, en Afrique, en Asie, en Amérique latine? Les abris PC, dans lesquels certains requérants sont logés pendant des mois, n’ont-ils pas seulement pour but de protéger les gens des bombardements pendant quelques heures? Tout ça se passe chez nous, aujourd’hui, à Genève, en Suisse.
