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0.7% pour l’aide au développement: la double farce

À lire dans le bulletin, https://css-romande.ch/bulletin-n181/

Début octobre, la CSSR a été invitée à participer à la cérémonie des 20 ans de la loi genevoise sur le financement de la solidarité internationale. L’occasion de revenir sur cet outil de l’aide publique au développement (APD) à la sauce capitaliste.

Le chiffre arbitraire de 0.7% du revenu national brut (RNB) accordé à l’APD a été proposé en 1970 par l’ONU aux 22 pays les plus riches, sur les conseils de la Commission Pearson, instituée par le président de la Banque mondiale. A cette époque, le flux cumulé de capitaux du Nord vers le Sud était déjà proche du 0.7%, c’était donc un effort modeste qui était proposé.

En 2011, le Parlement helvétique a décidé de porter l’APD à 0,5% du RNB. En 2021, celle-ci atteint 0,44%. On est bien en deçà du 0.7%, d’autant plus qu’une part de l’APD (près de 9% en 2020, soit 303 millions CHF) comprend les frais d’assistance aux requérant·es d’asile durant leur première année de séjour en Suisse!

Le canton de Genève n’a pas tenu non plus cette promesse. De son côté, la part de l’aide cantonale vaudoise au développement oscille autour de 0.004%. A Fribourg, le montant cantonal tournerait également autour de 0.006% du budget 2021.

La Suisse, à l’instar de plusieurs autres pays, n’a ainsi jamais atteint cet objectif de 0.7%. Si l’on ajoute que ces mêmes pays sont bénéficiaires de l’accaparement des richesses par une minorité ainsi que la situation dramatique dans laquelle se trouvent les populations du Sud, le non-respect de cet engagement vire au pur scandale.

Le 0.7% est considéré par l’ONU comme un outil pour encourager les nations riches à soutenir celles du Sud. Pour la CSSR, la réflexion ne peut pas s’arrêter là mais doit impérativement prendre en compte le contexte socioéconomique et politique. Ce n’est pas un soutien que les pays riches doivent offrir: c’est une réparation que nous leur devons, suite à des centaines d’années de pillage, d’extractivisme, de colonisation, d’impérialisme et de domination!

Alors le 0.7% pour l’APD, c’est une double farce: 1) parce qu’on en est loin et 2) parce que c’est bien plus que ça que nos dirigeant·es devraient financer! 

Le Marché de Noël Solidaire est de retour

Lausanne, Pôle Sud, du 16 au 18 décembre 2021

Nous sommes heureux·ses de vous retrouver à nouveau, au Marché de Noël Solidaire, organisé par Pôle Sud et la Fedevaco. Pour cette quinzième édition, nous vous attendrons au 1er étage avec un stand garni d’objets artisanaux, gourmandises et d’autres idées cadeaux. Une nouveauté cette année, un QR Code Twint est mis en place pour faciliter vos achats.

Afin de pouvoir circuler librement, un certificat Covid sera demandé à l’entrée du bâtiment. Venez nombreux et nombreuses pour soutenir les différentes organisations et causes. Quant à nous, nous nous réjouissons d’avance, de vous revoir et passer un moment convivial ensemble.

Plus d’info: https://marchedenoelsolidaire.ch/contact/

Bulletin nº181

Pour conclure cette année, la CSSR revient sur l’évolution de ses activités, les projets en cours et ceux en attente. Auparavant, Aude Martenot revient sur la baisse de l’aide publique au développement (APD). De 0.7% du revenu national brut proposé par l’ONU (en 1970), à 0.5% en 2011 (décidé parle Parlement helvétique), et finalement à 0,44% en 2021. L’APD Suisse ne cesse de se réduire.

Les mois d’octobre et novembre, La CSSR s’est mobilisée avec d’autres associations pour la fin des brevets et l’accès aux soins pour toutes et tous. Dans ce cadre, Luisa Sanchez rappelle le modèle alternatif de Cuba. Également, des échanges et réflexions autour de la « santé communautaire » ont eu lieu au sein du réseau Medicus Mundi.

Au Guatemala, le projet Péten, visant à améliorer la prévention et l’accès aux soins dans les municipalités de La Libertad et San Andrés arrive à la fin, non sans embûches.

Enfin, ce dernier bulletin revient sur la situation sanitaire du Sahara Occidental (SO) et pourquoi la CSSR ne parvient pas à développer un projet de santé dans la région. Bonne lecture!

Festival Filmar: Quels sont les défis de la coopération suisse?

Table ronde sur les engagements et les modalités d’action de la coopération suisse face à ces actualités.

https://youtu.be/axR2Aw-3-lU

Mercredi 24 novembre 2021, la CSSR participait à une table organisée par le Festival Filmar en América Latina. Au cœur de la discussion, les ONG suisses face aux mobilisations sociales des jeunes, la pandémie du COVID et l’urgence climatique. Comment agir dans l’urgence avec des actions durables? Et quelles sont les marges de manœuvre et les engagements possibles pour les acteurs de la coopération internationale?

Retrouvez en ligne, les réflexions menées durant cette table ronde sous https://youtu.be/axR2Aw-3-lU

Santé pour tou·tes! Pour la levée des brevets privés!

La mobilisation continue! Rendez-vous le 30 novembre 2021 à 17h30, Place Lise-Girardin (anc. 22 cantons), pour une manifestation contre les brevets sur les vaccins. Cet appel est lancé par des dizaines d’associations et d’ONG genevoises et internationales.

Communiqué signé par: CADTM, CETIM, Collectif Brevets sur les vaccins anti-covid, stop ! Réquisition, CSSR, Third World Network, People’s Health Movement International

Outre les différentes mesures instaurées pour freiner la propagation de la pandémie, la majorité des pays s’est lancée dans une campagne de vaccination de leur population. Or, le Covid montre une nouvelle fois que nous ne sommes pas tou·tes égaux·ales face à une même situation sanitaire. Plus de 60 % de la population d’Amérique du Nord et d’Europe occidentale est vaccinée. Tandis que seuls 2,1 % de la population des 27 pays à faible revenu ont reçu une dose contre le Covid…La cause, la protection des brevets sur les vaccins et médicaments.

A ce jour, la recherche et la production des vaccins ont été financées, en majorité par les pouvoirs publics. Avec le concours des institutions internationales, les gouvernements occidentaux ont largement financé les grandes firmes pharmaceutiques privées, en leur donnant carte blanche pour réaliser de juteux profits, parfois dans le cadre de mécanisme d’évasion fiscale, au détriment de la santé de tou·tes, des biens communs et au prix d’une énorme hausse de la dette publique, dont les populations connaissent déjà les effets délétères de l’austérité à venir.

Pas de profit sur la santé: exigeons la levée des brevets pour les médicaments et les vaccins!

Le Conseil des ADPIC (Accord sur les «aspects de droits de propriété intellectuelle liés au commerce») de l’OMC s’est réuni les 13 et 14 octobre à Genève. Cet accord permet l’interdiction de la copie des technologies (dont les fameux brevets). Les pays du Nord, la Suisse en tête, ont parvenus à imposer cet accord aux pays du Sud, avec le soutien des multinationales pharmaceutiques et agrochimiques.

A l’occasion de cette rencontre, nous voulons rappeler le cortège d’inégalités, d’exploitations et de morts que les brevets sur les médicaments et les vaccins entrainent dans les pays du Sud. Alors qu’ils apportent sécurité et profits pour les entreprises et les pays du Nord.

Conférence organisée et avec le soutien de: CADTM, Collectif Brevets sur les vaccins anti-covid, stop ! Réquisition, Third World Network, People’s Health Movement International, Centrale Sanitaire Suisse Romande et CETIM.

Profits et exploitations sur le dos des plus faibles

Avant même la pandémie de Covid-19, plus de 2 milliards de personnes sur la planète n’avaient pas accès aux médicaments ou vaccins dont elles avaient besoins. Le système économique et politique actuel permet à des entreprises de se garantir le monopole des découvertes médicales par des brevets. Ce pouvoir est utilisé pour fixer des prix abusifs. Ce, souvent malgré un financement public considérable de la recherche, comme l’exemple de la Covid-19 le démontre bien.

Ainsi, suivant le pays dans lequel elle se trouve, une personne atteinte de l’épidémie du VIH/sida n’a pas accès à certains génériques de médicaments, moins chers et de dernière génération. En cause, des brevets empêchent leur commercialisation là où elle se trouve. Par manque d’accès à un générique meilleur marché, cette personne ne peut payer le prix du médicament vendu. Par conséquent, elle ne peut se soigner. Ce qui perpétue l’épidémie.

La Covid-19: révélatrice des inégalités

La fracture vaccinale entre les pays du Nord et les pays du Sud ne fait que se creuser face à la Covid-19. En achetant à prix d’or des vaccins, rendus possibles grâce aux milliards d’euros et de dollars de subvention publique, les pays riches ont réussi à vacciner, 80% de leur population. Certains s’engagent même dans une troisième dose vaccinale.

En parallèle, le reste du monde, les pays du Sud, ont à peine commencé à vacciner leurs populations. Cuba est le seul exemple d’un pays du Sud qui a développé des vaccins Covid et a commencé à fournir à d’autres pays, des vaccins à but non lucratif.

Voilà les conséquences concrètes des brevets sur les vaccins anti-Covid: des prix hauts, une pénurie mondiale, une véritable ségrégation vaccinale et son cortège de millions de morts!

La solidarité internationale, c’est aussi exiger la fin des brevets

La Covid-19 a touché, avant tout, les populations les plus précaires, en particuliers celles des pays du Sud. Pour sortir de la pandémie, la solution est mondiale: elle doit également être équitable! L’accès aux vaccins, aux diagnostics et aux traitements de la Covid-19 doit être garanti à toutes et tous.

Nous, associations qui luttons pour le droit et l’accès à la santé pour toutes et tous, qui soutenons des projets solidaires avec le Sud, nous constatons tous les jours les conséquences néfastes des monopoles économiques sur les soins dans les pays du Sud!

Aujourd’hui, notre action se tourne vers les États membres de l’OMC, en particulier ceux du Nord.

Nous exigeons:

–       Le respect, par tous les États, conformément à leurs engagements en matière de droits humains, du droit à la santé!

–       Le respect du principe de la primauté des droits humains, et donc du droit à la santé, sur le droit commercial, conformément aux affirmations à multiples reprises d’organes onusiens.

–       La levée immédiate des brevets sur les vaccins et les médicaments et sur tous les monopoles qui concernent la santé!

–       Le partage de la capacité réglementaire pour approuver les vaccins!

–       Une répartition équitable et juste des vaccins Covid-19!

• Lorsqu’ils sont produits par des entreprises privées, la gratuité des vaccins Covid-19 au vu des financements publics injectés pour leur création!

• Lorsqu’ils sont produits par des entités publiques, des prix accessibles et transparents des vaccins Covid-19!

–       La mise en commun des capacités de production pour augmenter la production de vaccins et d’équipements médicaux!

La santé est un droit fondamental et doit cesser d’être une source de profit!