Palestine
La Centrale Sanitaire Suisse Romande ne peut agir sur le long terme que grâce à votre engagement et votre générosité. Engagez-vous à nos côtés afin de soutenir ce projet durant les prochaines années.
En 2015, la Centrale Sanitaire Suisse Romande (CSSR) a mis sur pied un nouveau projet d’amélioration de la santé mentale et du bien-être psychosocial des enfants palestiniens ex-détenu·es, à travers la dramathérapie et le théâtre. Chaque année, près de 600 enfants et 100 parents bénéficient des actions de la CSSR et de son partenaire local, Yes Theatre (YT).
En 2024, YT a lancé le projet « Amélioration de la santé mentale des palestinien·nes et en particulier des enfants ex-détenu·es par la dramathérapie et le théâtre » qui est conçu pour améliorer l’état de santé mentale de tou·tes les Palestinien·nes, en particulier les enfants ex-détenu·es, à Hébron et Gaza.
Amélioration de la santé mentale des Palestinien·nes et en particulier des enfants ex-détenu·es par la dramathérapie et le théâtre
Près de 700 enfants et adolescent·es palestinien·nes sont emprisonné·es chaque année par l’armée israélienne! (Chiffres avant 2024)
La population palestinienne a été exposée à des événements traumatisants, notamment l’emprisonnement, la torture et les violations des droits humains, la démolition de maisons, la confiscation de terres, les restrictions de mouvement, la violence domestique et les indignités du chômage et du sous-emploi. Tous ces facteurs ont un impact psychologique immense.
Par ailleurs, la Palestine connait un déficit de psychologues et psychiatres sur son territoire. YT s’efforce de contribuer efficacement à l’amélioration de l’état de santé mentale grâce au théâtre, à la thérapie par le théâtre, aux marionnettes et aux interventions psychologiques.
Objectif global:
Améliorer la santé mentale et le bien-être psychosocial des palestinien·nes en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza en leur permettant de poursuivre ou de reprendre une vie saine par le biais de l’art dramatique et du théâtre.
Objectifs spécifiques:
- Accroître l’accessibilité des services de santé mentale pour les élèves et les enseignant·es
- Améliorer la qualité des services en établissant un modèle basé sur l’art-thérapie pour fournir des moyens spécialisés, innovants et créatifs pour répondre aux besoins de santé mentale et psychosociaux, cognitifs et sociaux.
Activités principales:
- Formation de 40 psychologues à la thérapie artistique
- Formation de 40 conseillers scolaires à la réduction des risques
- Organisation de 60 ateliers de théâtre pour les élèves, à Hébron et dans la Bande de Gaza
- Réalisation de 60 cercles d’art-thérapie, à Hébron et dans la Bande de Gaza
- Identification de nouveaux cas d’enfants affectés par les conflits, la violence et la guerre
- Organiser des séances de soutien psychosocial individuelles et collectives pour les ancien·nes détenu·es
- Produire 30 histoires numériques
En bref:
Indicateurs | Données |
---|---|
Bénéficiaires par an | Directs : 2 400 enfants (10-15 ans) 2 400 jeunes (16-18 ans) 40 conseiller·ères scolaires 40 psychologues Indirects: Près de 18 000 personnes sensibilisées |
Durée | 2024-2027 |
Budget (pour 3 ans) | 645 856 CHF |
Domaines d’intervention | Dramathérapie, théâtre, sensibilisation, formation, enfance |
Contexte politique
La Palestine vit sous l’occupation israélienne depuis 1967. Malgré les nombreuses résolutions internationales, et notamment les accords d’Oslo (1993), le gouvernement israélien continue sa politique d’expansion en construisant des colonies dans les territoires palestiniens, créant des tensions continues entre les communautés. La Cisjordanie est aujourd’hui séparé en trois parties : la zone A, contrôlée entièrement par les Palestinien·nes (18% du territoire) ; la zone B, gérée administrativement par l’Autorité Palestinienne et sous contrôle militaire israélien (20% du territoire) ; et la zone C, sous contrôle de l’État israélien (60% des territoires palestiniens). La Bande de Gaza est sous blocus depuis 2007.
Contexte socio-économique
Les défis économiques auxquels le gouvernement palestinien doit faire face sont nombreux: déficit budgétaire, crise fiscale, sous-investissement, entre autres. Des réformes structurelles et la fin du blocus israélien sont indispensables pour enclencher une dynamique de croissance durable. D’ici là, les territoires occupés vivent «sous perfusion» internationale.
Depuis l’imposition du blocus terrestre, aérien et maritime en 2007, la vie à Gaza est marquée par de graves privations, des cycles de violence et des restrictions de liberté. Un rapport publié par Save the Children en juin 2022 a montré que la santé mentale des enfants était déjà au point de rupture. Depuis le 7 octobre, l’agression israélienne a redoublé d’ampleur et continue de viser les civils. Les expert·es en santé mentale avertissent que la situation à Gaza expose les enfants à des traumatismes extrêmes tout en les privant des moyens de s’en sortir.
Contexte sanitaire
Le système de soins souffre de l’occupation et les restrictions de mouvement limitent les possibilités de traitement médical.
En termes de santé, cela limite la mise en place d’une prise en charge adéquate par les structures officielles, et intensifie l’isolement physique et psychosocial des habitant·es. Ces dernier·ères sont exposé·es à des traumatismes: tortures et violations des droits humains, emprisonnement, démolition de maisons, confiscation de terres, restrictions de mouvement, violence domestique et indignités du chômage et du sous-emploi.
Des chiffres
Indicateur | Palestine | Suisse |
---|---|---|
Population totale | 5,5 mio (Cisjordanie, Jérusalem Est, Gaza) | 8,9 mio |
Espérance de vie à la naissance h/f | 74 ans / 78 ans | 83 ans / 86 ans |
PIB/habitant·e | $3 367,6 | $99 994,9 |
Pourcentage de la population sous le seuil national de pauvreté | 36 | 8,2 |
Ratio de décès maternel (pour 100’000 naissances vivantes) | 45 | 5 |
Taux des jeunes et adolescent·es se déclarant déprimé·es ou très déprimé·es | 81 | 14,8 (h) / 20,2 (f) |
Indice de développement humain | 106/191 | 1/191 |
Sources : UNFPA, 2024 / Banque Mondiale, 2015-2023 / OFS, 2022 / CNUCED, 2022/ Sharek, 2008 / PNUD, 2021
Yes Theatre for Communication among Youth (YT)
ONG palestinienne fondée en 2008, mais active depuis 18 ans, YT utilise le théâtre et l’art dramatique pour influencer positivement le bien-être mental et psychosocial des enfants et jeunes palestinien·ne·s et pour leur permettre d’apporter un changement dans leur société. Il crée des pièces de théâtre et/ou des ateliers qui forment une plateforme où peuvent s’exprimer les problèmes (thérapie expressive) et où se développe le travail d’équipe, l’engagement et la créativité. A travers les pièces produites, YT peut sensibiliser la population palestinienne et internationale aux problématiques sur lesquelles ils travaillent. Il collabore avec le système éducatif formel et des organisations de la société civile destinées à la jeunesse.
Témoignages
« Cet atelier m’a touché d’une très belle façon, grâce à différentes choses. Cela m’aide à pouvoir compter sur moi-même. Cela m’a aidé à aimer ce que je suis en train de faire, à croire. »
Diya*, enfant ex-détenu qui a participé à un des ateliers« J’ai appris à écouter les autres et à les aider, en plus d’acquérir de nouvelles valeurs telles que la persévérance, le fait de relever des défis et l’espoir. Je vais me battre pour la vérité, la liberté, pour moi-même et ma famille.»
Hadi*, participant au programme de renforcement des capacités en dramathérapie« J’aiderai n’importe quel enfant à être conscient de l’expérience de la détention et comment s’en sortir dans tous les cas. Je me bats pour avoir une famille dans le futur. »
Hilal*, enfant ex-détenu qui a participé à un des ateliers« J’ai été touchée par le contenu de la pièce et comment les détenus subissent du chantage pour avouer des choses qu’ils n’auraient même pas pu faire. Je me bats pour augmenter la conscience des citoyens. Et pour achever le but ultime qui est la liberté et l’indépendance.»
Manar*, spectatrice d’une des pièces« Je vais appliquer ce que j’ai appris pour les enfants qui ont besoin d’aide. J’ai déjà commencé par le faire avec mes parents. Je me bats pour vivre en paix. »
Sati*, participant au programme de renforcement des capacités en dramathérapie